Je terminai un précédent billet – qui commentait longuement l’inquiétude que j’avais manifestée devant la menace de voir le tout neuf PLU de Chassiers révisé à court terme dans le sens de plus de constructions – par cette remarque :

Espérer au moins ralentir une évolution que d’aucuns affirment inéluctable n’est donc pas seulement la preuve d’un égoïsme de classe. C’est aussi donner du sens (et un sens qui ne prend pas sa force dans la violence mais dans l’intense) à la vie simple. Bien entendu, la tentation (et la menace) du repli sur soi est contenue dans cette attitude. Il faut en convenir et proposer des mesures d’ouverture. Que je pense évoquer dans un prochain billet.

”Sachant que nous ne nous débarrasserons pas de cet égoïsme, comment éviter qu’il ne se traduise par une attitude frileuse débouchant par exemple sur des choix sécuritaires du genre de ceux qui président à la vie dans certains quartiers suburbains des USA et qui commencent à gagner des résidences en France ? Je voudrais ici souligner deux possibilités d’autant moins difficiles à installer sur Chassiers qu’elles y sont déjà présentes et, je crois, à la satisfaction générale.

Sur le modèle de ce qui a déjà été réalisé, entre 1995 et 2001, au quartier du Bosquet, il est possible d’envisager le développement modéré d’un habitat social, soit sous la forme d’un petit immeuble, soit comme au Bosquet d’un lotissement de quatre maisons individuelles. Il existe des organismes qui savent gérer la construction et le fonctionnement de cet habitat à loyers conventionnés. En 1995, la Municipalité avait négocié avec l’Office Départemental des HLM un accord qui prévoyait que la Commune donnerait pour le “franc symbolique” le terrain sur lequel a été installé le lotissement. Celui-ci a permis d’attirer des familles jeunes, susceptibles pour cette raison d’apporter des élèves à l’école. Une tranche par mandat me paraît, de ce point de vue, un objectif bien adapté et qui constituerait un signe clair de notre volonté d’ouverture.

Merci à Serre
Spontanément, les résidents de la Commune ont également su trouver déjà une forme de “tourisme doux” qu’il convient d’encourager. Prenons garde en effet que “le développement touristique” n’est pas forcément un gage d’ouverture à l’autre. Il peut même entrainer le contraire, quand une structure trop importante pour la Commune y vit en vase clos ( avec ses propres activités festives, par exemple, son épicerie intégrée et ses propres voies d’accès). Une commune rurale comme Chassiers a plus besoin d’un tourisme doux que d’un “tourisme de masse”, aussi argentés soient les atomes de cette masse. De ce point de vue, la présence dans beaucoup de résidences secondaires de familles qui y séjournent longuement en s’intégrant dans la population locale et en participant à ses activités constitue une véritable chance pour Chassiers, au même titre que les gîtes dont certains accueillent des hôtes qui reviennent régulièrement. Cette sorte de villégiature est beaucoup plus adaptée aux besoins et aux possibilités de la commune que les grandes unités. Elle contribue en douceur (« à la chassiéroise ») à nous ouvrir sur l’extérieur.

On le voit, je crois, sur ces deux exemples : les classes moyennes n’aiment pas la recherche de l’absolu (sauf peut-être en imagination) mais leur tempérance (qui agacent parfois ceux qui nous ou se traitent alors de “bourges”) n’est pas sans qualités, même si celles-ci ne sont pas spectaculairement héroïques.

Une suite possible se trouve dans ce billet ou dans celui-ci

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