le désenchantement du monde

N’ayant pas encore lu le livre de Boris Cyrulnik qui s’intitule « Pour le réensorcellement du monde », je me garderai de le commenter ! Mais si j’y fais référence en ce début de billet c’est que j’ai cru constater (y compris chez des proches) qu’il existe des courants de pensée qui regrettent que « le monde » ait perdu, avec l’impérialisme de la pensée scientifique, les qualités poétiques qu’il aurait eues avant que Galilée, la révolution industrielle et le capitalisme soient passés par là. Le « désenchantement du monde » (la formule est attribuée à Max Weber) qui résulterait de ce triple rouleau compresseur rendrait donc nécessaire un ré-enchantement, voire par manière de provocation, un ré-ensorcellement du monde, d’autant plus urgent qu’il y aurait de plus en plus de personnes menacées dans leur vie et leur liberté par cet aplatissement prosaïque du monde. À la limite, le monde lui-même serait menacé de disparaître, et l’espèce humaine avec.


De nombreuses informations quasi-consensuelles vont dans ce sens et je partage assez souvent les inquiétudes et les colères qu’elles entraînent. Pourtant, quelque chose me gêne dans cette critique. Il me semble qu’elle pose deux affirmations qui ne me paraissent pas claires : le monde désenchanté et menacé, c’est la Nature que nous aurions reçue en patrimoine en naissant, c’est la planète bleue ; il convient, pour participer à son réenchantement ou pour échapper à son désenchantement, de s’y immerger comme si nous dansions « pieds nus sur la terre sacrée ».
Or, chacun de ces postulats mérite d’être interrogé si on veut éviter de se lancer dans des aventures individuelles ou collectives qui s’apparentent à des bouffées délirantes pouvant entraîner folie suicidaire ou meurtrière et violences diverses.

Si ce début suscite quelque curiosité de votre part, vous aurez l’intégralité de ce billet dans un fichier pdf, ICI
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