En ville : une rencontre en terrasse

Cette nouvelle, comme celle-ci fait écho à un roman que son auteure est en train de diffuser en ligne dans un autre blog qui s’intitule lookingformartin.. L’auteur(e) joue d’ailleurs le jeu en proposant aux visiteurs de lookingformartin d’imaginer qu’ils ont un jour rencontré Martin dans des circonstances qu’ils sont libres de choisir. J’en profite !

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La déchiqueteuse

J’arpente – sans penser à rien, ni même à mal – les rues de la petite ville.

C’est souvent pour moi un supplice car en ville, il m’arrive spontanément de me sentir assailli par des affects qui me tombent dessus en passant par tous les sens à la fois. Montent ainsi à l’assaut un fond sonore incohérent, des parfums sans dominante identifiable, des heurts désordonnés, des salives régurgitées avec menace de fausse route, des pans de façades coincés les uns dans les autres.

Dans la campagne et surtout dans celle où je me sens chez moi, les apports sensibles – ordinairement – s’ordonnent comme naturellement (c’est sans doute cela, la nature, je me dis souvent que je devrais me dire) : si j’admire sans trop y penser la montée des yeuses vers les six ou sept horizons, les autres sens se retirent à l’écart, l’ouïe peut-être un peu moins discrète surtout si une brise vient aérer les feuillages. Je sais, mais d’un savoir pensé, que les fragrances habituelles sont là et que je pourrais toucher les aspérités du muret de pierres sèches contre lequel je suis assis mais, pas plus que le goût -bien que je ravale parfois ma salive – l’odorat ni le tact ne viendront interférer avec ce qu’apporte ou recueille mon regard. Alors qu’en ville…

Dans la campagne, mes sens sont – le plus souvent – hiérarchisés, et selon un ordre que je peux croire mien. Alors qu’en ville, et en ce moment même, cela se précipite avec incohérence, chaque sens niant les autres ou plutôt les réclamant à cor et à cri, tous en même temps, de façon qu’ils empiètent l’un sur l’autre, qu’ils s’imbriquent l’un en l’autre, qu’ils se nient, oui : le klaxon désespéré d’une automobile qui n’a pas vu le rebord du trottoir ni le piéton que d’autres piétons ont contraint de s’y réfugier, le regard fou, chargé d’insolence et de pétoche, que le collégien adidas sort de sous sa capuche pour te vriller un clou, la chaleur sucrée du bitume qui fond, les fringues anorexiques convoitées par des obèses, les agences bancaires, les services après-vente, les comptoirs immobiliers ou les épiceries fines, tout cela se mélange de façon cacophonique sans parvenir à former un tout.

Et au contact de cette déchiqueteuse aberrante et pour ne pas être déchiqueté, je m’isole, mais en vain, dans ce que je crois être ma bulle.

Dans la nature, il y a certes des instants où je perçois ensemble ce que m’apportent de l’être-là du monde tous les palpeurs sensoriels à la fois. Alors, dans ce moment de charme, je ne sais plus si je vois, si j’entends, si j’effleure ou suis effleuré, si je goûte, si je hume. Je sens seulement que mes cinq sens sont peut-être cent, peut-être mille, en fait un seul : le sens. L’être-là du monde est là, m’annihilant sans me détruire, au contraire, me faisant subir, en m’anéantissant, une assomption qui m’identifie à lui comme il s’identifie à moi. À moi, c’est-à-dire à rien. À moi, c’est-à-dire au tout de l’être. Ici est en dehors de l’espace. Maintenant est en dehors du temps. Alors qu’en ville…

La ville, même la petite ville, même cette petite ville là, n’est jamais une entité organique qu’on pourrait dire la ville. Paris ou Aubenas n’existent pas. Pas plus que Fes ou Marseille ou Dronero. Elles admettent certes des définitions unitaires mais ce ne sont que des circonscriptions administratives sans réalité. Je puis feindre de croire – cela m’est déjà arrivé ! – en arpentant les quais de Seine, par aube de printemps après une nuit d’insomnie, que Paris me tend les bras à partir du quai des Augustins touché par les larmes de lumière venues d’un tableau de Marquet, mais je ne puis feindre de le croire vraiment : je ne suis pas dans une ville qui aurait une unité biologique, une unité réelle, je suis en train de penser à un concept et même un méga-concept.

Ce n’est pas Paris que je rencontre alors, mais l’idée de Paris que mes lectures et mes réflexions, plus que mes promenades même aléatoires, m’ont aidé à construire. Elle est sympa, cette idée, elle amène un sourire sur mon visage, elle me rend sympathique à mon tour, elle est facilement comprise. Je l’aime, cette idée, mais elle n’est pas d’ici et maintenant. Et, tandis que je commence à réaliser que le tableau de Marquet n’est qu’un tableau, et même pas puisqu’ils s’agit d’une reproduction pour carte postale, une reproduction qui réduit le tableau à une vue de l’esprit, je retrouve soudain l’enfer : la circulation automobile déchire le silence, fluide à cette heure, comme on dit, en réalité visqueuse malgré les flaques de soleil matinal qui la déchire à son tour et comme je ne suis pas le seul promeneur, même si le moins pressé, je me transforme en piéton hagard, particule complexe dangereuse et malheureuse de l’être. Que la Seine reste un égout, je le sais par mes livres et là mes narines le confirment obligeant le concept qui se centrait jusqu’à présent sur la chanson de Léo Ferré à dévier vers la monstruosité parisienne, apoplectique et asphyxiante, ramenant vers la Cité et Notre Dame les masses rejetées depuis longtemps aux confins bétonnés de l’Île-de-France.

Il y a urgence à fuir. J’essaie de fuir.

*

La fuite

Et je fuis. Même dans cette petite ville là, considérée sans doute par beaucoup de ses habitants comme au « fin fond » de sa province, comme un gros village qui se la jouerait urbain alors qu’il s’agit d’une petite ville qui se la joue rural, j’ai envie de ne pas rester. En dehors des parcs paysagés (assez nombreux et qui témoignent des anciennes emprises ecclésiastiques sur le territoire), il n’y a pas plus là qu’ailleurs d’endroits dont on puisse espérer faire un lieu et même s’il m’arrive de m’y laisser prendre et de m’asseoir un instant sur un des rares bancs qui y subsistent, je me sens vite rattrapé par la déchiqueteuse. On pourrait d’abord croire qu’une rumeur, comme on dit, monte de la ville mais ce serait trop beau. C’est beau, une rumeur, cela pulse à la manière d’un sang épais qui donne sens et vie aux vaisseaux qui le portent, cela repart et cela vous laisse exsangue et prêt pour accueillir le retour du premier matin du monde. Mais justement, ce n’est pas une rumeur.

C’est un coup de poing sur la gueule. Certes, j’y suis habitué et j’ai depuis longtemps et sans calcul inventé une parade assez efficace : quand le coup arrive ( et quelle que soit la trajectoire qu’il suit, odeur lâche de gaz d’échappement, boum-boum-boum techno vomi par une sono automobile, trois jeunes femmes lisses, à la dernière mode ou à l’antépénultième, restes méconnaissables d’un vieux sandwich encore collé sur le banc et sur lequel je pose une main quand je veux me relever , sulfures d’hydrogène ou dioxyde d’azote avalés de travers), quand le coup arrive, je ne lui résiste pas, je lui cède la place. Ça atténue, ça atténue. Toréador un peu maladroit, j’esquive le coup non pas en l’évitant (ce qui serait certes préférable) mais en accompagnant sa trajectoire pour diminuer l’impact et ça fonctionne, puisque je survis. Jusqu’à présent, à chaque fois, j’ai survécu.Par une élégante demi volte, tout à fait surprenante chez un si long bonhomme et si perclus, j’invite le coup de poing à foncer sur ma gueule comme la corne de la bestiasse astigmate est attirée vers le chiffon rouge. J’en cambrerais les reins si les lombaires n’en étaient pas déjà dérotées. J’encaisse mais je reste capable de rendre la monnaie. ¡ole!

En fait, le coup, même amorti en apparence, me rend incapable de rendre la monnaie. Assailli de perceptions non maîtrisées, foré à partir de tous les pertuis de ma personne, écorché transi par des scalpels mal aiguisés, je ne suis plus que le hurlement silencieux d’un animal qu’on déchiquette et qui se devine condamné de surcroît à masquer sa surprise indignée. Imaginons un instant que j’ose hurler ! En pleine ville. En plein square ! C’est inimaginable…

*

La terrasse des Lucioles


Alors, je tente le coup : j’ai entendu dire par des amis bien intentionnés qu’il existe dans la petite ville des terrasses de café où s’asseoir un instant pour tutoyer la vie urbaine. Oui, je tente le coup : le café des « Lucioles » est minuscule mais c’est plutôt un atout et il dispose sur le trottoir assez large d’une terrasse ombragée ce qui, même par temps nuageux d’automne, garantit une certaine quiétude. Je n’ignore pas que je fais une bêtise mais je tente le coup, oui. Cinq ou six tables sont occupées, mais chacune par un seul client et personne ne parle. Voilà qui me convient. Je m’installe à un des deux guéridons libres : avec un peu de chance, j’ai dix minutes devant moi avant qu’on vienne prendre ma commande. Dans ces cas, et à tous les coups, ce sera une menthe-à-l’eau. Même par temps nuageux d’automne. Ça n’engage à rien. Et surtout pas à quelque conversation que ce soit.

Je regarde autour de moi. Je profite d’un répit dans les halètements de la déchiqueteuse : pour l’instant, tout va bien. Quand j’observe, j’observe. Les bruits restent discrets, les senteurs noyées dans une médiocrité proche de l’inexistence. Les lanières de plastique du fauteuil sont plutôt confortables : elles se laissent oublier. Ma bouche, un peu pâteuse, aspire à la menthe-à-l’eau, mais sans avidité. Au bord du trottoir, une flaque d’eau née de la dernière pluie observe sans rien dire le ciel encore mouillé.

Je regarde autour de moi. Je me rends compte – il me semble que je me rende compte – qu’à deux ou trois mètres, un autre client est dans un état d’esprit assez voisin. Ce n’est plus un jeune homme, mais c’est un homme jeune. Peut-être un peu moins que sa tenue ne le laisse penser. Jeans bleu clair, à certains endroits très clairs. Je n’en sais rien mais j’en suis sûr. Chemise à carreaux à dominante rouge, plus québécoise qu’écossaise. Godasses adéquates d’un qui prend très garde à ne pas paraître trop y prendre garde. Malgré le temps, il a gardé son cache-nez rouge autour du cou – il doit le considérer comme une écharpe mais pour moi c’est un cache-nez – et, vu le temps, je pense qu’il ne doit jamais s’en départir. Il observe. Il voit le monde (me voit-il?) à partir de ce bout d’étoffe ( de ce long bout de tissu) à la fois comme un débardeur canadien et un rapin romantique du siècle XIX. Enfin, ce que j’en dis ! Un pêle-mêle (assez bien maîtrisé) de souffrances du jeune Werther et de l’amant de Lady Chatterley. Tout ça, bien sûr, je me le dis sans vraiment le regarder, pas plus qu’il ne me regarde vraiment : d’ailleurs, pas plus que moi, il n’aimerait sans doute qu’on le regarde vraiment.

Rassurons-nous : les terrasses des cafés ne sont pas faites pour qu’on s’y regarde vraiment.

Cette remarque, je pourrais la communiquer à la cliente qui est assise presque derrière moi et dont je perçois la présence par dessus mon épaule gauche. Je l’ai aperçue très vite quand je me suis installé. Enfin, installé, c’est sans doute beaucoup dire, comme c’est certainement trop dire que dire que je l’ai aperçue. Comme nos regards semblent s’être alors croisés, il s’est sans doute passé ce qui se passe presque toujours quand deux regards se croisent : ils ne voient rien. Rien ne m’interdit donc d’imaginer que la dame observe le monsieur comme s’ils se connaissaient. Ou plutôt comme s’ils s’étaient connus jadis. Dans une autre vie. Ou dans la même, mais dans un temps bien en deçà de naguère. En tout cas, le monsieur ne lui rend pas son regard. Absolument pas. Tellement pas, d’ailleurs que ce ne peut qu’être intentionnel.

Intentionnel ? De quelle intention s’agit-il ? Ou plutôt à qui appartient-elle ? La dame – que je ne vois pas, mais dont je perçois la présence – comme le monsieur, malgré une image physique qui s’impose à moi, n’ont sans doute d’autre réalité que celle dont j’ai besoin. Leurs intentions, si intentions il y a, seraient celles que je leur prête, comme si j’étais un auteur qui commence à lire ce qu’il vient de commencer à inventer. C’est peut-être pour ça qu’il me conviendrait assez que la dame soit cet auteur que je voudrais être et que le monsieur soit un de ses personnages. Mais, pour l’instant, on en reste à la quatrième de couverture. C’est comme pour les manga il faut par rapport aux habitudes commencer à l’envers !

Je suis convaincu (momentanément, il me convient de l’être) que c’est à moi de corser les choses pour qu’elles deviennent péripétie. Alors, je fais, dans mon dos, la dame se lever comme pour aller demander à l’homme, et s’en excuser, s’ils ne se sont pas déjà rencontrés quelque part. À mes yeux, le type n’est pas déconcerté par ce genre de question – sans doute lui est-il déjà arrivé d’aborder une inconnue de cette manière, oui c’est ça – et il va donc lui répondre que oui, bien sûr, mais c’est vrai quand je m’aperçois que ce n’est pas possible pour la cohérence du récit puisqu’elle s’est rassise comme si elle ne s’était levée que pour déplisser sa jupe (je tiens à ce qu’elle ne soit pas en pantalon, va donc savoir pourquoi!). Mon scénario n’est pas encore au point, mais il est assez avancé pour que le gars ait perçu qu’elle a fait un geste dans sa direction et qu’au lieu de dire que, oui, bien sûr, mais c’est vrai, il reste la bouche ouverte près d’une bulle dans laquelle j’écris que je ne sais pas (enfin : qu’il ne sait pas) si quelque part existe ici ou là, mais que oui, nous nous sommes déjà rencontrés quelque part. Il sourit gentiment pour se faire pardonner. Et ça marche. À tous les coups, ça marche. Sacré Martin !

Sacré Martin! ou la flaque

Tiens, je viens de découvrir qu’il s’appelle Martin ! Pourquoi Martin ? Je n’en sais rien. Le seul Martin que je connaisse un peu, c’est mon arrière-petit-fils et il porte mieux la couche-culotte que le jean ! J’en conclus (si hâtivement, j’en conviens, que ça peut paraître suspect) que ce prénom ne vient pas de moi et qu’en conséquence, je ne suis pas l’auteur de l’éventuel récit dont il serait le personnage principal. Ce qui me conforte dans l’idée que la dame qui s’est levée à l’instant, avant de se rasseoir, pourrait bien avoir trouvé toute seule ce prénom. Ce qui m’entraîne, devant la menthe-à-l’eau que le serveur vient de poser devant moi, à me demander si il y a ou si il y a eu un Martin dans sa vie.

Ce qui ne me regarde pas, mais s’il fallait ne voir que ce qui vous regarde, ma pauvre dame ! J’en prends à témoin la flaque d’eau. À moins que ce ne soit le ciel qu’elle reflète.

Comme je ne la vois pas et comme je n’ai fait que l’entrevoir tout à l’heure en m’installant sur la terrasse (du même âge que Martin, à peu près, avec une tignasse qu’il ne désavouerait pas, une espèce de force dans la présence … et c’est tout), je peux me l’inventer comme je veux, pourvu que je sache respecter quelques effets de réel, comme aurait dit Roland Barthes. Je
m’aperçois d’ailleurs que je n’ai pas besoin de la décrire plus pour la suite de mon histoire. Puisqu’il ne s’agit pas de l’histoire que j’invente, mais de la sienne. C’est pour cette raison que le serveur – je crois qu’elle veut qu’il s’appelle Paul – échange quelques mots détendus avec Martin.

C’est drôle : même si je n’entends pas ce qu’ils se disent, même si je peux deviner que ce qu’ils se disent est en soi sans importance, je note chez Martin une transformation étonnante. Il rayonne. Sa présence irradie. Qu’on ne se méprenne pas : Martin n’est pas du genre à se pavaner du bedon et à se renverser sur son siège pour rigoler. Mais, fermé au monde l’instant d’avant, presque maussade, un peu buté, le voilà soudain éclairé de l’intérieur. Paul, visiblement habitué, n’y est pour rien : simplement Martin, nous dit son auteure, fait partie de ces êtres assez rares qu’entrapercevoir l’autre exalte doucement, oui, tendrement, comme s’ils se rendaient compte alors et soudain qu’il y a une familiarité naturelle entre eux et les autres. Parfois, ces êtres sont ordinairement plutôt revêches, sur l’oeil, ombrageux, exigeants – et c’est le cas de Martin – mais il leur arrive, sous la surprise d’un visage sans protection aperçu dans un croisement de regards, de respirer enfin. Alors, ils se détendent, ils réconfortent, ils sont heureux. Sacré Martin !

Tenez : en ce moment, son auteure lui suggère d’avoir envie d’écrire l’histoire qu’il vient de vivre. Lui, il veut bien. Pourquoi pas ? Bien qu’il s’en défende, il est comme chacun de nous : sous l’emprise assez irréfléchie de la psychologie de bazar, il est vaguement convaincu que l’écriture est un bon remède quand on porte en soi un deuil inavoué. Et ça semble bien être son cas. Mais, comme tout un chacun, et en tout cas comme moi, il sait aussi que ce médicament entraîne des effets indésirables. Aussi se rembrunit-il (et d’autant plus facilement que Paul s’éloigne de lui pour se rapprocher d’un client qui réclame l’addition) et reprend-il le masque ténébreux qui lui convient si bien.

Il me semble que si le roman de Martin était déjà écrit et si j’en étais le lecteur, je lirais entre ses lignes que Martin ressent sans le savoir – et sous la forme, elle aussi masquée, d’une amertume sans objet précis – ce que son auteure éprouve quand elle réalise qu’il va falloir bousculer la concordance des temps et des espaces si elle veut que le roman révèle progressivement à ses lecteurs l’histoire que Martin préférerait ne pas évoquer de trop près.

J’ai alors l’impression que la dame se lève à nouveau, mais cette fois pour venir vers moi – ce n’est pas désagréable – et me faire remarquer que mes phrases sont trop longues. Mes paragraphes aussi. Impression toute subjective, bien sûr, mais qui me convient car – confidence pour confidence, lui dirais-je – c’est un de mes nombreux drames personnels que de ne pas croire à la réalité du monde, sauf quand elle se révèle déchiqueteuse.

Forcément, alors, mes phrases sont longues. Trop longues. Mes paragraphes aussi.

*

Elle passe près de moi. J’aime son parfum. Non, je ne l’aime pas car il se dissipe trop vite. Une auto, ou quelque chose qui lui ressemble, roule dans la flaque d’eau. Le ciel s’en va aussi. La ville reprend ses droits.

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3 réponses à “Une rencontre en terrasse”
  1. MarieH dit :

    J’aime bien ces hasards qui font que je me retrouve dans un décor que je n’imaginais pas.
    Quand je tourne trop en rond, je pars me promener dans la campagne. Hier, je suis rapprochée d’un tout petit village voisin, là où vivait mon arrière arrière grand-mère. Donc, je suis arrivée là un peu comme on entre dans une église, sur la pointe des pieds. Mais juste avant d’arriver, alors que la voiture roulait encore, j’ai aperçu une petite bâtisse légèrement en ruine mais avec un je ne sais quoi de merveilleux. Je suis allée me garer sur la place de la mairie, puisque c’est là que je venais dans l’espoir de voir des traces de mon aieule dans un vieux livre d’état civil, mais porte close. Sous une petite pluie fine et un ciel encombré de brume (j’adore d’ailleurs votre phrase : »une flaque d’eau née de la dernière pluie observe sans rien dire le ciel encore mouillé. ») j’ai descendu la petite route qui mène à cet endroit que j’ai repéré en arrivant. Voilà pourquoi je suis ici, sur cette page, je cherchais dans google : fenestrou en chien assis… sur le toit de cette « maison » il y a une girouette avec un chien qui a l’air de chasse et qui renifle le sol. J’aimerai vous montrer cette image d’ailleurs, je vais aller l’héberger sur un site pour que vous puissiez vous rendre compte. J’aime beaucoup les vieilles pierres et les histoires anciennes, je me sens habitée.
    http://imageshack.us/photo/my-images/9/p1192174.jpg/
    http://imageshack.us/photo/my-images/265/tendue.jpg/

    Je marque la page de votre blog, merci

  2. admin dit :

    Comme vous, je remercie les hasards qui ont conduit à cette rencontre. Sous une pluie fine et un ciel encombré de brume, quand nos pas ne sont pas tout à fait où ils devraient être, nous avons parfois la certitude inquiète que nous appréhendons le monde à l’état naissant. Pour la première fois et c’est toujours la dernière. Le paysage convenu défile encore au ralenti selon ses coordonnées classiques de paysage de campagne mais, soudain, aux limites extrêmes du champ de vision, parmi les roux, les bruns et les rouilles de ce qui pourrait être un pavillon de chasse abandonné depuis longtemps, une girouette épagneule fouille les feuilles mortes. On ne sait plus où on en est et si même on est et cela n’a plus aucune importance.
    Peut-être aimerez-vous :ce texte?
    Merci à vous.

  3. Marie H dit :

    Heureusement que j’avais mis votre site dans mes (nombreux) favoris
    Il est encore temps que je lise votre réponse…
    Merci

    Oui, j’aime ce texte

  4.  
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